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Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Un cauchemar est une manifestation onirique, durant le sommeil paradoxal, pouvant causer une forte réponse émotionnelle négative de l'esprit, plus communément de la peur ou de l'horreur,
mais également du désespoir, de l'anxiété et une grande tristesse. Ce type de rêve peut impliquer une ou plusieurs situations de danger,
de mal-être et de terreur psychologique ou physique.
Les individus se réveillent souvent dans un état de détresse et certains même ont du mal à retrouver le sommeil durant une période.

« Cauchemar » dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mar. Caucher dérive de cauchier («presser»), qui est un probable croisement entre l'ancien français chauchier
(«fouler», «presser») XIIe siècle, le latin calcare,
et la forme picarde cauquer. Mare provient du mot picard mare, emprunté au moyen néerlandais mare («fantôme»), avec le même sens en allemand et en anglais,. La mara ou mare est un type de spectre femelle malveillant dans le folklore scandinave.« Cauchemar » a eu une orthographe différente

en fonction des localités et des époques : «cochemare» 1694, «cochemar» 1718, «cauchemare», «cauquemare» (Picardie), cauquevieille (Lyon), «chauchi-vieilli» (Isère), «chauche-vieille» (Rhône), «chaouche-vielio» (Languedoc), «cauquemare», «quauquemaire» (sorcière), «cochema ». La définition et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac, pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères

divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par « couché sur ». Le mot « incube » apparaît vers 13725. Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies6. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu.

Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout aussi important. Des considérations théologiques, le terme incube est passé dans le domaine médical progressivement,

pour désigner le cauchemar :
« que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. » Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons : « l'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce de maladie mélancolique

que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force à sa pudicité. » De même pour Ambroise Paré.C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse de médecine, à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar. Hippocrate employait le terme Éphialtès (du grec ancien Ἐφιάλτης) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier

les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français

né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'étymologie d'Éphialtès est donc « se jeter, sur », mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque. Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès : celui de première génération : Éphialtès fils de Gaïa. Robert Graves12 raconte que pour venir à bout des Géants, il existe une plante nommée ephialtion

(qu'aucun mythographe ne cite) qui est un spécifique des cauchemars. Dans la légende de la mort de Porphyrion et de Pallas, deux autres Géants de première génération, c'est toujours Héraclès, qui donne le coup fatal. Selon Graves, c'est donc Héraclès qu'on invoque lorsqu'on est en proie aux cauchemars érotiques qui vous surprennent à n'importe quelle heure de la journée et celui appartenant aux Géants tardifs : Éphialtès fils de Poséidon, frère jumeau et aîné d'Otos. Toujours pour Robert Graves, les frères jumeaux, fils de « l'aire à battre le blé » par

« celle qui donne la vigueur aux organes sexuels », personnifient les Incubes ou cauchemars érotiques qui étouffent les femmes et leur font outrage pendant leur sommeil. Certaines descriptions ont été attribuées par plusieurs philosophes et médecins. Pour Oribase et certains médecins arabes11, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie. Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne. Selon Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant

« l'idée d'un démon malfaisant ». Il recense six types de cauchemars : éphialte pléthorique, éphialte stomachique (ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit), causés par l'hydrocéphale, éphialte vermineux, éphialte tertianaria (tient de l'incube et de l'épilepsie) et éphialte hypocondriaque. Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse. Pour Auguste Motet (1867), il existe deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles

de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec « l'exercice de la mémoire et de l'imagination ». Ernest Jones pense que le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux. Pour Michel Collée (1987), le cauchemar est en rapport avec une « souffrance innommable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte ». Pour Guy Hanon (1987), le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation. Mauvais rêve : dans le langage populaire,

le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.

Terreur nocturne et paralysie du sommeil : on distingue, actuellement, deux autres types de cauchemar. La première est la terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innommable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut

se rendormir comme si de rien n'était. La deuxième, celle de la paralysie du sommeil, est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières). Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar.

Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar. En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.